Au cœur de la Rome antique, face au temple de Vesta et à la fontaine des Tritons, proche du Circus Maximus et du grand égout collecteur connu sous le nom de Cloaca Maxima, les touristes viennent visiter la Bocca della Verità.
Ce disque sculpté, haut de presque deux mètres, dressé contre un mur dans le narthex d’une église, ancien lieu de culte païen, fascine, inquiète et interroge.
A-t-elle, cette bouche édentée, craché l’eau d’une fontaine ? Ou servait-elle, dans la Rome du premier siècle, de plaque d’égout ?
Une chose est sûre : avec ses orbites excavées, ses narines dilatées, et surtout sa bouche grande ouverte, ce mascaron à la face de cauchemar pétrifié pose la question qui entre toutes nous préoccupe : qu’en est-il de la vérité ?
À l’entrée de l’église Santa Maria in Cosmedin, cela fait des siècles que l’antique Bouche de la vérité met à l’épreuve ceux qui protestent de leur bonne foi : s’ils mentent en introduisant la main dans la bouche béante, ils courent le risque de se la faire arracher. La police et la justice pouvaient y avoir recours pour tester la sincérité des suspects, tout comme les conjoints soupçonneux avec leur moitié.
Qui a peur de la Bocca della Verità ?